Oui, cette crise sanitaire demeure une opportunité de « changer de logiciel », oui notre territoire a tous les atouts pour se saisir de nouveaux leviers de croissance mais encore faut-il qu’il agisse énergiquement dès à présent : c’était le message adressé par Jean-Luc Chauvin lors des vœux à la presse.

Lors de ses traditionnels vœux à la presse, le président de la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence Jean-Luc Chauvin, accompagné de représentants du bureau de la CCIAMP, n’aura eu de cesse de mettre l’accent sur les atouts du territoire, tout en martelant la nécessité de capitaliser sur ces derniers pour aller plus loin : « Encore faut-il les utiliser à leur juste valeur, voire même les faire prospérer pour saisir notre chance et agir en responsabilité afin de prendre un temps d’avance ».

Atouts en effet qu’il énumère de façon non-exhaustive : un GPMM sur la pente ascendante, une vitalité de l’innovation, notamment du secteur cleantech raflant la mise au dernier CES avec un Award attribué à cinq des 13 entreprises en lice, de futurs câbles numériques qui placeront Marseille à la cinquième place mondiale en la matière ou encore, un département des Bouches-du-Rhône qui « a particulièrement bénéficié du volet compétitivité industrielle du plan de relance. Deux cents seize entreprises ont été lauréates pour 105 millions d’euros en 2021. Dont 64 millions d’euros au titre de la résilience et de la relocalisation », détaille le président. Présente à leurs côtés, la CCIAMP a réalisé actions de veilles et décryptages de ces appels à projets. Elle a par ailleurs réalisé quelque 8000 prestations de sensibilisation ou d’accompagnement en 2021.

Le foncier économique, un point noir

Oui… mais on ne saurait s’en contenter. Déjà parce que la crise pèse toujours sur la reprise, assortie d’une tendance inflationniste qui cause bien du tort à certains secteurs : hausse du coût de l’énergie (jusqu’à +50%), du transport de marchandises en container (+350%), des matières premières, des emballages (+30%)…

Mais aussi, parce que le président relève plus d’un point d’inquiétude, et il appelle l’ensemble des acteurs du territoire, élus et monde économique « à se retrousser les manches ». Ainsi en est-il de la question du foncier économique, voyant plus d’une entreprise s’établir hors du territoire faute de sites disponibles. « On est particulièrement amer quand on voit le refus de voir s’implanter Satys sur le Parc des Florides ce qui prive le territoire de 60 à 80 emplois nouveaux et fait peser une incertitude sur 150 collaborateurs déjà implanté à Marseille ».
Au-delà c’est l’ensemble de la filière aéronautique Airbus hélicoptère qui pourrait migrer vers d’autres lieux… « Je pense que nous n’avons pas tous saisi l’enjeu que cela représente en termes d’attractivité et d’opportunités de business, pour le territoire et pour nos entreprises », martèle, grave, Jean-Luc Chauvin.

Ne pas louper les coches

Ainsi, pour se ressaisir et prendre une longueur d’avance, c’est le moment d’oser. « Changer de logiciel ». Par exemple en « reconsidérant les chaînes de valeurs de nos entreprises pour favoriser la production de proximité, investir dans des marchés nouveaux tels que ceux du recyclage ».

Prendre l’avantage dans les leviers stratégiques de demain s’avère par ailleurs indispensable. Les exhortations du président : miser sur la transformation énergétique et sur le décarboné, s’imposer dans le domaine du numérique et créer une filière d’utilisation des données stockées dans les data center marseillais…

Mais aussi, être là, au rendez-vous, à l’aune de moment charnières pour le territoire. Du GPMM tout d’abord, pour œuvrer à l’extension de son hinterland. Des JOP 2024 également, en fédérant l’ensemble des acteurs économiques et politiques. « Ce territoire a oublié ce côté mer nourricière, alors pourtant qu’il a une épingle à tirer du jeu de l’économie bleue ». 

Enfin, il s’agit d’être au rendez-vous de l’Afrique. Pour ce faire, la Chambre a créé lors du précédent mandat la communauté Africalink, qui compte actuellement « 171 PME membres, dont 35% africaines. Ce sont 12 missions business qui sont organisées sur ce continent et dix délégations qui sont accueillies sur notre territoire chaque année ».

Demain, Afric’Agora ou maison de l’Afrique, le lieu totem de cette ambition euro-africaine sur le territoire, constituera un deuxième étage à cette fusée, propre à accélérer cette dynamique.

Ainsi, conclut Jean-Luc Chauvin, « notre ambition est intacte. Ne loupons pas l’opportunité de ce moment charnière qui rebat les cartes de l’économie mondiale, grâce à cette crise du Covid que nous traversons ».

Source :  CCIAMP

Visionnez la conférence des vœux de la CCIAMP