Occupation du Liberté, scène nationale - Toulon

La direction de Châteauvallon-Liberté, scène nationale a reçu une délégation composée d’étudiantes et étudiants du Conservatoire de Toulon Provence Méditerranée, de l’École des Beaux-arts TPM et d’intermittents du spectacle. Ce collectif a fait part de son intention d’occuper le théâtre Liberté à partir de dimanche 21 mars 16h.

Leurs revendications sont celles des autres collectifs formés dans plus d’une soixantaine de théâtres à travers la France.

Châteauvallon-Liberté, scène nationale, par la voix de son directeur Charles Berling, a pris la parole à de nombreuses reprises pour faire part de son incompréhension et de sa colère face au choix de (re)fermer les lieux culturels en novembre dernier. Depuis lors, toute l’équipe est mobilisée pour maintenir les théâtres en activité dans et hors les murs, avec tous ses publics. Le mouvement actuel d’occupation des théâtres traduit la désespérance de tout un secteur face à l’absence de perspectives de réouverture et le risque de précarité aggravée pour les artistes et techniciens intermittents du spectacle.

La direction du Liberté Toulon déclare :

« C’est avec un esprit de fraternité et de solidarité que nous accueillons ces jeunes étudiants et professionnels qui exigent des réponses quant à leur propre avenir, comme à celui de l’ensemble d’un secteur étouffé depuis de longs mois. En s’inscrivant dans ce mouvement national, la Scène nationale s’associe pleinement à ces revendications et poursuivra ses activités en parallèle : ateliers et actions culturelles, représentations en milieu scolaire, résidences d’artistes et répétitions de spectacles en création … ».

Le Collectif « Liberté, on s’en occupe », des étudiants, artistes, retraités, salariés, intermittents, s’inscrit dans le mouvement d’intérêt général d’occupation des espaces culturels et autres initié le 4 mars 2021 au théâtre de l’Odéon.

Le Collectif communique : « Pour que les lieux de culture deviennent la place d’une prise de parole commune à tous les oubliés, invisibilisés, et précarisés par les décisions politiques, nous Collectif « Liberté, on s’en occupe » décidons d’occuper le Théâtre « le Liberté » Toulon et de définir ensemble toute action à mener, à tenir des assemblées populaires pour nous réapproprier les débats sur nos conditions de travail, nos conditions de vie, et plus largement, sur l’avenir de notre société ».

Pour ce faire, le Collectif s’organise pour préserver l’outil de travail, les lieux et les personnes présentes dans le respect des mesures sanitaires en vigueur.

Au terme de sa première assemblée générale, le Collectif a notamment adopté les revendications suivantes :

L’abrogation de la réforme de l’assurance chômage,
La réouverture immédiate des lieux de culture,
Une prolongation de l’année blanche à partir de l’ouverture des lieux de culture pour les intermittents du spectacle, son élargissement à tous les travailleurs précaires et aux intermittents de l’emploi,
Une baisse du seuil d’heures minimum d’accès à l’allocation d’accès à l’allocation chômage pour les primo entrants ou intermittents en rupture de droits,
Des mesures d’urgence face à la précarité financière et psychologiques des étudiants,
Réouverture des établissements d’enseignement supérieur généraux et artistiques à tous les étudiants

Jointes dans le hall du Théâtre, Lisa, étudiante en Arts à l’ESADTPM et Roseline, de la Compagnie Rêve Lune, intermittente, musicienne, comédienne, marionnettiste, expriment cette même aspiration à vivre tous librement, en mode militant et pacifique, artistique et pluridisciplinaire. En colère envers un certain nombre d’incohérences qui jalonnent cette période provocante vis-à-vis de la réouverture des lieux de culture et la pratique des métiers du vivant. Elles s’accordent pour ne pas s’affronter et ouvrir un dialogue entre membres du Collectif, en direction de la population et faire que face au Théâtre, la place de la Liberté, bien nommée, devienne une scène ouverte ! avec tous ses publics…