OLLIOULES: LA NAVIGATRICE CLARISSE CREMER EN ESCALE CHEZ NAVAL GROUP

Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de la Femme, le site Naval Group d’Ollioules a reçu Clarisse Crémer, navigatrice qui pratique la course au large en terminant 12e au Vendée Globe 2020-2021 considérée comme l’Everest de la course au large en solitaire.

Clarisse Crémer a partagé avec les collaborateurs son expérience en matière de leadership.

Elle a proposé sa vision que course au large en solitaire et monde de l’industrie sont trop souvent considérés à tord, comme des mondes exclusivement d’hommes.

« La voile est un sport mixte » aime-t-elle à rappeler.

Soutenir les sujets Diversité et Mixité avec le concours de la Direction du site

« Naval Group, industrie du secteur de la défense, place la Diversité et l’inclusion comme conditions essentielles à l’expression du potentiel de chacun » a exprimé Didier Gilavert, Directeur du site.
« L’analyse de la diversité dans l’entreprise pointe justement un potentiel sous exploité et nécessaire à la performance collective ».
Clarisse Crémer ne fait pas du leadership une question de genre : « S’il y a des cercles vicieux à casser mon expérience de femme au sein de la course au large  peut servir car nous y sommes représentées en très petit nombre. En fait, je ne m’érige pas en exemple. Je vais au bout de ma passion. Tout au plus, je propose une story, un chemin inspirant… pour tous. ».
Didier Gilavert évoque des actions au quotidien, allant au devant d’un public de jeunes scolaires avec un discours construit autour de témoignages, « de jeunes femmes engagées qui s’épanouissent et valorisent le parcours féminin dans l’industrie telles Laurence Craver, ingénieure responsable de production chez Naval Group, chef de chantier lors de la refonte à mi-vie du porte-avions Charles de Gaulle ou encore Muriel Lenglin, directrice du programme de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de troisième génération .».

Diversité et inclusion chez Naval Group et les actions entreprises

Parcours et anecdotes de mer

L’expérience humaine de Clarisse Crémer est l’incarnation de « tout est possible avec de l’engagement ». La native de Paris, diplômée d’HEC, évoluant dans un état d’esprit de startupers, a connu un parcours qui ne l’a pas préparé au monde marin, tout au plus pratiquante en mode hobby d’une « voile étudiante ». C’est sa rencontre en 2011 avec le skipper Tanguy Le Turquais, lui-même en préparation de la course transatlantique en solitaire et sans assistance la Mini Transat, qui sera déterminante.

« Je ne suis pas là où je voudrais être ! » Après un début professionnel parisien, un départ en Bretagne la rapproche de la mer et des carénages hivernaux ! Elle prend conscience que la voile peut être un métier.

« Pourquoi pas moi ? » Clarisse décide de participer à la Mini Transat 2017, avant elle enchaîne les régates de préparation. Elle termine 2^ème sur une flotte de 56 bateaux de cette transatlantique entre La Rochelle et les Antilles. « Cette performance est fondatrice de mon parcours ».
2018- 2019 sera l’apprentissage du circuit professionnel et l’acquisition de compétences de navigation : réussir à accepter l’incertitude, la recherche de gestion de la fatigue…
En septembre 2018, elle est au départ de la mythique Solitaire du Figaro, épreuve très exigeante qui la fait basculer dans le monde professionnel de la voile.
En novembre 2018, Arnaud Lucas, le patron du team Banque Populaire lui propose le Vendée Globe 2020 ! « Arnaud cherchait à « lancer un petit jeune » ; moi je ne me sentais pas légitime  et en même temps faire le tour du monde toute seule pendant 3 mois à la seule force du vent !!! »
Clarisse pratique la politique des petits pas. C’est-à-dire avancer en réalisant l’atteinte de petits objectifs sans se laisser manger par le gros défi final.

« Un sport en solitaire mais la puissance d’une équipe » Il reste de juillet 2019 à novembre 2020 pour apprendre à être bien sur l’eau, à connaître le monocoque 60 pieds IMOCA (18,5 mètres) avec une équipe technique expérimentée en Vendée Globe et Armel Le Cléac’h, dernier vainqueur et deux fois deuxième.

Les deux navigateurs courent ensemble la Transat Jacques-Vabre 2019 (Le Havre / Bahia au Brésil. Ils terminent 6 et Clarisse fait le retour en mode convoyage. S’en suivent 3 mois de chantier pour apprendre les composites, l’électronique, le système de barre…

Le 8 novembre 2020, Clarisse Crémer prend le départ de la neuvième édition du Vendée Globe ; le 3 février 2021 en 87 jours, c’est la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne.

« Mes 3 soucis à surmonter : Je n’avais aucune préparation mentale par manque de temps à y consacrer. Je ne me sentais pas légitime au vue des enjeux. J’étais dans une anticipation négative vis-à-vis de ces 3 mois en mer, les mers du Sud autour de l’Antarctique, une zone de navigation dangereuse et peu fréquentée. Je n’étais pas dans une stratégie de long terme ni de performance au classement sauf de terminer. Je devais occulter les autres, me concentrer sur mon environnement, mes émotions. Oublier la vie terrestre, me sentir bien dans mon Vendée Globe, dans le vif du sujet, à gérer un problème après l’autre comme en ce jour du 5 janvier en doublant le Cap Horn, dernier des trois caps du Grand Sud quand je dois gérer le « vieillissement » du bateau. A cet instant, il va falloir reprendre possession du corps et du mental, et s’adapter avec le stress de l’inconnu du dernier moment avant l’arrivée ».