Deux axes doivent permettre de relancer l’activité du Port Marseille-Fos et de préserver la compétitivité portuaire sur le transport de marchandises diverses sur lignes régulières internationales.​

Un plan de relance régional inscrit dans le Dispositif « Région Sud Défensif », initié par la Région dans le cadre du FIER – Fonds d’Investissement pour les Entreprises de la Région

L’annonce de Renaud Muselier, président de Région SUD : « Je suis très heureux d’accueillir à l’Hôtel de Région la totalité du monde portuaire. Nous vivons un moment historique pour le Port de Marseille-Fos. Les conflits sociaux ne sont pas totalement terminés, mais nous pouvons tous mesurer les conséquences qu’ils ont déjà laissées. En effet, on compte plus de 260 millions d’euros de perte immédiate pour l’ensemble des entreprises du territoire qui ont subi le blocage du Port. Et au-delà de ce chiffre impressionnant, ce sont 10 années d’effort collectif pour la crédibilité et la réputation du port qui sont en péril.

Nos trois institutions sont unies pour apporter cette réponse politique, chacune à sa place et dans ses compétences :

  • La Région Sud, cheffe de file en matière économique, et première collectivité représentée au sein du Conseil de surveillance du Port avec 2 sièges permanents.
  • Le Grand Port Maritime de Marseille, autorité portuaire d’Etat
  • L’Union Maritime et Fluviale, qui représente l’ensemble des entreprises et des acteurs de la place portuaire dont beaucoup sont autour de nous aujourd’hui.

Merci à tous les représentants des acteurs portuaires qui sont présents aujourd’hui à nos côtés. Nous sommes ensemble ! Et la réponse aux enjeux que nous affrontons est stratégique et coordonnée. Nous l’avons bâtie de façon coordonnée, en étant à l’écoute de vos besoins et de vos attentes. Elle permet :

  • d’un côté, d’apporter notre soutien aux entreprises portuaires directement touchées
  • de l’autre côté, afficher une baisse des tarifs immédiate du Port qui permettra de conserver et attirer les clients.

La collectivité que j’ai l’honneur de présider joue son rôle pour être à vos côtés. Nous avons décidé d’allouer trois millions d’euros de budget supplémentaires à notre outil « Région Sud Défensif » pour mettre en place ce dispositif exceptionnel en faveur des entreprises portuaires.

Déjà 13 dossiers ont été instruits en un temps record pour un montant total de 2 millions d’euros qui pourront être votés dès la Commission permanente du 6 mars, soit un mois seulement après la première annonce ! Cette entente politique et technique entre la Région et l’ensemble du monde portuaire nous permet d’aboutir à ces résultats. Elle doit se poursuivre. Nous n’avons pas tout réglé, mais vous avez toujours pu compter sur mon soutien politique et financier.  Ce que nous annonçons aujourd’hui n’en est que la confirmation. Au-delà de son leadership sur le volet économique, la loi NOTRe consacre aussi le rôle des Régions en matière de développement portuaire.

 La Région est depuis 2015 aux côtés du Grand Port Maritime de Marseille dans tous ses grands projets de développement. Elle y trouve toute sa place en tant que financeur bien sûr, avec 26 millions d’euros de projets d’infrastructure soutenus par la Région depuis le début de la mandature. Mais la Région est aussi un acteur majeur de sa gouvernance.  

Cher Hervé Martel, c’est avec l’accord de la Région qu’Elisabeth Borne vous a confié, l’année dernière, les commandes du Port de Marseille. Nous avons fixé ensemble une feuille de route ambitieuse qui conditionnait mon accord pour votre nomination. Presque un an plus tard, nous nous retrouvons ensemble pour affronter une crise historique. Cela vient confirmer le rapport particulier qui doit exister entre une Région et ses ports, quelle que soit leur autorité de tutelle. Je veux d’ailleurs saluer la présence aujourd’hui de Jérôme Giraud, Directeur du Port de Toulon, port avec lequel nous avons d’excellentes relations de travail également.

 Vous l’avez compris, le monde maritime et portuaire peut compter sur la Région. Ensemble, ici même en septembre dernier, nous avons bâti « Escales Zéro Fumée » C’est finalement le meilleur symbole de l’alliance que nous confirmons aujourd’hui. En septembre dernier, nous annoncions déjà ensemble une enveloppe de 31 millions d’euros pour connecter à quai les navires de Marseille, Toulon et Nice. Avec une ambition claire : arriver en 2025 au Zéro fumée en escales pour nos trois grandes villes portuaires.

 C’est une attente citoyenne essentielle. Et tous les efforts que nous pourrons faire pour la relance économique du Port ne peuvent pas être des obstacles à la poursuite de cette stratégie. Cette dynamique s’inscrit dans notre Plan climat Régional « une COP d’avance », pour lequel nous engageons 30 % du budget en 2020 ! Et cette dynamique n’a pas de prix. Je refuse que des conflits sociaux nationaux puissent aboutir à de grands coups de frein politiques et financiers dans des dossiers de santé publique d’une telle importance.

 La Région maintient donc l’ensemble de ses financements dans ce dossier :

  • 14 millions d’euros pour la place marseillaise : en 2023, 100 % des car-ferries seront connectés à quai, et en 2025 ce seront les navires de croisière
  • 11 millions d’euros pour le Port de Toulon, avec un 100 % connexion dès 2022 !
  • et 6 millions d’euros pour le Port de Nice, où nous brancherons à horizon 2023 les navires de moyenne croisière et de grande plaisance.

 Au-delà de ce rappel nécessaire, pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté :

Nous arrivons à travailler sur tous les dossiers avec le monde portuaire.

Et parce que nous travaillons en bonne intelligence, dans le respect des compétences de chacun, nous aboutissons à des résultats concrets et utiles.
Utiles pour la santé de nos concitoyens, Utiles pour l’activité économique de nos entreprises, Utiles pour assurer des emplois aux jeunes et moins jeunes de toute notre région. Mais sans cette forte relation que vous incarnez en étant tous présents aujourd’hui, Nous ne serions pas aussi efficaces. Maintenant, pour tout le port de Marseille, va venir le temps de la reconquête !

 Vous allez continuer de vous battre pour faire de ce grand port de Méditerranée un modèle de compétitivité et de respect de l’environnement, Avec le soutien inconditionnel et total de votre Région ! Et cela commence par ce Pacte que vous allez nous présenter, cher Jean-Marc, cher Hervé, cher Jean-Claude : Il vous permettra de garder des clients qui seraient partis, voire d’en attirer des nouveaux. C’est un défi de très court terme, mais qui aura des répercussions pour les 20 années à venir ».

Une stratégie portuaire commerciale autour du pacte d’engagement porté par le Grand Port Maritime de Marseille, l’Union Maritime Fluviale et l’ensemble des acteurs de la place portuaire

Jean-Marc Forneri, Président du conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille Fos s’exprime : « Après avoir réussi à relancer les activités du GPMM, ces 6 dernières années, ce mouvement social national extra-portuaire a largement affecté les activités pendant les mois de décembre 2019 et janvier 2020 sur un marché du transport de marchandises diverses extrêmement concurrentiel en Europe, perpétrant une image gravement atteinte au plan mondial.  Le droit de circuler, le droit de travailler sont autant de libertés constitutionnelles. Nous sommes désormais en position de conquérir des parts de marché dans l’intérêt de notre Smart Port de la Méditerranée. Notre vision stratégique n’a pas été affectée par ce qui est arrivé grâce au travail réalisé en amont, les fondamentaux sont là, juste devons nous rétablir le maintien de cette confiance ».

Jean-Claude Sarremejeanne à la tête de l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos : « Pour limiter l’impact des blocages du Port, tous les acteurs ont créé une cellule d’urgence pour l’organisation d’un pacte d’engagement coordonné par le GPMM. Un esprit collectif fondateur pour notre Futur ».

Hervé Martel, Président du directoire du GPMM : « Après deux mois difficiles nous parlons à nos clients, eux-mêmes impactés ; nous leur proposons des mesures commerciales sans précédents à hauteur de 5 M€, un investissement pour relancer les activités du « Port vert de l’économie bleue » et relever le défi compétitif pour les 5 ans qui viennent ».

Jean-Philippe Saducci qui préside le service pilotage de Marseille-Fos souligne le rôle « discret » de l’Etat : « On a pu ainsi maintenir l’emploi dans nos entreprises ! ». Néanmoins Jean-Marc Forneri alerte : « Des effets sur les investissements constitueraient une menace sur l’emploi » et de conclure : « Nous avons à être très attentifs à ce que nos clients vont penser de leur présence dans l’hinterland portuaire !!! ».

Un pacte financé par les professionnels de la place portuaire, avec le soutien du port : Viser une relance immédiate des filières les plus concurrentielles

Le Pacte d’Engagement Marseille-Fos s’appuie sur deux mesures fortes et concrètes à courte échéance :

  • Une remise commerciale couvrant l’altération de l’activité économique et du service rendu pendant la période du 5 décembre au 25 janvier, pour les frais de stationnements durant les 13 jours de grèves sur les marchandises diverses à l’import comme à l’export, sous forme d’avoirs accordés par les manutentionnaires ;
  • Une remise jusqu’à 30% pendant 3 mois sur les frais portuaires sera consentie par les services portuaires sur les lignes régulières internationales traitant les marchandises diverses. Portée par le pilotage, le remorquage, le lamanage et le Port pour la partie « droits de port », elle s’appliquera aux armateurs qui confirmeront leur confiance au Port de Marseille Fos.

Le port et tous les acteurs de la place portuaire maintiennent par ailleurs les dispositifs attractifs de soutien aux projets de développement permettant d’offrir aux porteurs de projets, industriels, logisticiens, chargeurs et armements, des conditions d’accueil exceptionnelles. Concernant les lignes maritimes par exemple, ces aides pourront, sur les « droits de port » et sur les différents services portuaires, atteindre 50%.

Le détail de ces mesures est à retrouver sur le site dédié www.pacte-marseillefos.fr

Ces mesures d’urgence immédiates et sans précédent sont destinées à retrouver rapidement la dynamique portuaire sur des marchés très concurrentiels et à remercier nos clients de la confiance accordée à la place de Marseille Fos. Collectivement, nous entamerons un travail de réflexion profond sur l’ensemble des filières touchées dans les prochaines semaines”, précise Hervé Martel, Président du GPMM.

Consolider l’excellence technologique et écologique de Marseille-Fos

 Le GPMM et l’UMF lanceront ainsi dans les prochaines semaines un programme de rencontres de l’ensemble des clients du port à travers la France, dont l’objectif sera de présenter les grands chantiers qui doivent permettre de consolider cet écosystème innovant, technologique et écologique qu’est Marseille-Fos.

Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes sur le site www.pacte-marseillefos.fr

Ces dix dernières années, l’écosystème portuaire de Marseille a su se mobiliser pour être à la pointe de l’innovation et de la compétitivité sur ses différents métiers. Depuis la dernière réforme portuaire, les efforts conjoints de l’ensemble des acteurs de la place portuaire ont débouché sur une croissance soutenue du port de Marseille-Fos, qui a confirmé en 2019 sa place de leader en France. Ce Pacte d’Engagement est à la hauteur de la confiance que leurs clients leur accordent et renforce encore la solidarité des acteurs portuaires. Elle marque une nouvelle page de l’histoire du port Marseille-Fos.

Chiffres-clés

En 2019, le Port de Marseille Fos, 1er port de France, avec un trafic global de près de 79 MT, conserve un volume à l’équilibre.  

  • L’activité conteneurs poursuit, pour la 8ème année consécutive, sa croissance avec une hausse de + 4 % (en EVP).
  • La majorité des filières qui portent la diversification des activités affichent de très bons résultats, notamment le conventionnel (+ 4 %), les voitures (+ 1 %) et le GNL (+ 5 %).
  • Plus de 3 millions de voyageurs (+ 5 %) ont transité par nos installations. Marseille confirme sa place de 1er port de croisières de France avec plus de 1,8 M de croisiéristes, pour une progression de 8 % sur l’année écoulée.
  • Port multimodal et connecté au monde, l’activité de Marseille Fos se traduit par 7 500 escales/an et génère près de 41 500 emplois directs et indirects dans les Bouches-du-Rhône.