MEDEF PROVENCE . ALPES . COTE-D’AZUR
L’Edito de Jean-Luc Monteil * du Vendredi 3 mai 2019

*Président du MEDEF PROVENCE . ALPES . COTE-D’AZUR

Ces extrêmes qui nous confisquent le droit de débattre sur l’avenir de notre pays

Nous sortons de deux mois de débats et, pourtant, notre pays est toujours englué dans un mouvement qui se radicalise un peu plus à chaque « acte ». Les troubles du 1er mai, lors duquel les casseurs ont volé la vedette aux syndicats et aux gilets jaunes venus manifester pacifiquement, en sont le dernier exemple en date.

Notre démocratie va mal. Elle qui garantit la liberté de manifester, de voter, de s’exprimer publiquement ou par l’intermédiaire de nos élus, est prise en otage par une minorité extrême – à qui les chaînes d’information en continu accordent une place bien trop importante, laissant croire que cette minorité serait plus nombreuse qu’elle ne l’est vraiment – qui n’a comme seul outil d’expression que sa violence. Lorsque celle-ci n’est pas physique, elle est verbale, idéologique et est manifestement portée par une frange qui s’imagine que notre pays évolue en autarcie. Cette violence, c’est celle du refus de débattre. C’est celle qui s’oppose à l’entrée de notre pays dans le monde de demain. Elle impacte aujourd’hui les réflexions qui nous animent sur les sujets d’avenir : fiscalité, retraites, assurance-chômage, dépenses publiques, etc. Sur toutes ces thématiques sur lesquelles les partenaires sociaux sont amenés à s’exprimer, les tenants de cette idéologie surannée, CGT en tête, refusent systématiquement le débat.

Il est sans doute plus aisé de s’opposer par principe, quel que soit le sujet. Mais, à ces conservateurs zélés, professionnels de la contestation et de l’immobilisme, notre réponse doit être forte et structurée. À la fainéantise du « non » systématique, nous devons répondre avec pragmatisme et rétablir quelques vérités. Non, la France n’atteindra pas le plein-emploi sans baisser massivement les charges qui pèsent sur les entreprises et alourdissent le coût du travail. Non, l’âge légal de départ à la retraite ne peut être maintenu à 62 ans sans creuser encore plus le déficit public ou baisser le niveau des pensions. Non, notre pays ne peut maintenir un rythme de dépenses publiques aussi élevé.

À l’heure où le gouvernement affiche sa volonté de réformer la France, il est de notre devoir, organisations patronales et syndicales, de participer à ce grand défi collectif. Le MEDEF y prendra sa part. Mais il faut, pour cela, que l’écoute de l’exécutif soit réelle !