Tout le monde a gardé en mémoire le chaos provoqué par le cyclone Chido qui a dévasté le 14 décembre dernier le département ultra-marin de Mayotte, détruisant la totalité de l’habitat précaire… et provocant le débordement du système éducatif. 
Coutumières de résidences à la Friche, un certain nombre d’associations créatrices de documents visuels et de spectacles vivants – Sisygambis, Friche la Belle de Mai, marseille objectif DansE, Les grandes Tables, Alphabetville, L’Entreprise, se mobilisent en 2025 avec un événement spécial LES ECHOS DE MAYOTTE. 

ECHOS DE MAYOTTE sera une manifestation ‘solidaire’ pensée au profit de l’Université de Mayotte du 11 au 22 juin 2025 à la Friche la Belle de Mai. 

« On sème des graines avec cette expérience de rencontres » 

mayottepeche©sisygambis

ÉCHOS DE MAYOTTE A MARSEILLE – Après le cyclone Chido

6 étudiants mahorais inscrits au Diplôme Universitaire Pratiques du Spectacle Vivant dirigé par Carolina Pecheny, comédienne issue du Théâtre du Soleil, suivront avec elle un stage de réalisation théâtrale donnant lieu à une présentation publique le 15 juin à 18h. Ils participeront à des ateliers artistiques, danse, théâtre, vidéo, musique et poésie, animés par Christine Coulange et Hervé Rico pour Sisygambis, Josette Pisani, Corinne Pontana et François Bouteau pour marseille objectif DansE, Catherine Germain pour la Compagnie L’Entreprise, Colette Tron pour Alphabetville, Marie-Josée Ordener et Yas pour le restaurant Les Grandes Tables. 
En parallèle, ils témoigneront de leur vécu avec Jean-Louis Rose, Vice-Président et responsable du Service Universitaire d’Action Culturelle de l’Université de Mayotte

1 etudiants dumayotte©sisygambis

Du 10 au 22 juin, des repas solidaires concoctés par les Mahorais en résidence 

Les recettes de « La Brigade de Mayotte 2025, la 5ème édition »  seront reversées au Service Universitaire d’Action Culturelle de l’Université de Mayotte. 
Dans le prolongement du DU Pratiques du spectacle –art théâtral et techniques (montage,…), Sisygambis reçoit ces 6 étudiants du Centre Universitaire de Formation et de Recherche (CUFR) de Mayotte en résidence à la Friche pour un rendez-vous annuel depuis quatre ans. Avec le restaurant Les Grandes Tables et son chef Yas, ils ont coutume de préparer en extérieur un menu aux saveurs de l’archipel des Comores, pour partager en public cette cuisine qui fait partie du patrimoine culturel de l’océan Indien. 

L’exposition photo de Christine Coulange 

exposition photos de christine coulange

A l’occasion de l’ouverture de la manifestation, avec l’exposition photos réalisées par Christine Coulange / Sysigambis, Mayotte, vers d’autres ailleurs, en présence des étudiants et étudiantes de l’université de Mayotte en résidence à la Friche.

En clôture de cette semaine spéciale, le diner solidaire du 22 juin

La Friche la Belle de mai propose un dîner solidaire avec « ce bout de France » de l’océan Indien le 22 juin sur le Toit Terrasse de la Friche. 

Combinant plusieurs événements publics – Exposition, spectacle, rencontres – la semaine se terminera par un dîner solidaire avec « ce bout de France » de l’océan Indien le 22 juin sur le Toit Terrasse de la Friche, mettant à l’honneur la cuisine de Mayotte avec Yas, chef du restaurant Les Grandes Tables.
A la suite d’une performance de danse par des étudiant·es de l’Université de Mayotte, conçue par les chorégraphes Corinne Pontana et François Bouteau au sein des ateliers qu’ils donneront du 16 au 22 juin, des prises de paroles sur leur vécu seront suivies de discussions improvisées autour des tables.

brigademayotte©sisygambis

La brigade de Mayotte : Voulé au vent 

Diner Solidaire (25€), une proposition des Grandes Tables
Performance Danse, une proposition de marseille objectif DansE

Dîner solidaire par ICI – Les Cuisines de l’extraordinaire
l
e 22 juin 2025, de 19h à 23h 
Toit-terrasse de la Friche la Belle de Mai 
41 Rue Jobin  13003 Marseille 

LES INTERVENANTS DE CETTE SEMAINE DE SOLIDARITÉ POUR MAYOTTE

Sisygambis – Les 7 Portes se consacre à la production, à la recherche et à la création dans les domaines de l’audiovisuel, du cinéma documentaire, de la musique et des nouvelles formes d’écriture. La démarche artistique s’inscrit dans l’extension d’un art multimédia nourri d’explorations de la planète, de rencontres fortes et de créations liant traditions et technologies contemporaines. Sisygambis propose une écoute du monde, une expérience visuelle et sonore en prise avec le réel : capter ce qui défie le temps et justifie le voyage, l’expérience de l’intensité, l’impromptu généreux, l’éveil aux autres, à l’autre bout des océans. 
Dernières réalisations :

  • « Les Routes de la Transe », webdocumentaire, développé avec l’Université de Mayotte (2023-2025)
  • « Les Rythmes de la Transe » spectacle immersif, création au 6MIC 3 écrans – multi diffusion sonore (2022-2025)
  • « Le grand Mezzé » exposition au Mucem, réalisation d’une œuvre inédite « Les gestes de transformation du blé », 5 écrans – multi diffusion sonore (2021-2024)
  • « Routes d’Arabie » exposition au Louvre Abu Dhabi, réalisation des pièces audiovisuelles et multimédia (2018-2019)
  • « Les ports, de la Méditerranée à l’océan Indien » webdocumentaire Institut du monde arabe (2017)
  • « Aventuriers des mers » exposition à l’Institut du Monde Arabe et au Mucem, réalisation des pièces audiovisuelles (2016-2017)

Date de création : 1989 
Date d’implantation à la Friche : 1993 
Fondateurs : Christine Coulange et Nchan Manoyan 
Direction : Christine Coulange
Président : Henri Dumolié 

marseille objectif DansE

Structure qui promeut et diffuse les arts chorégraphiques contemporains dirigée par Josette Pisani. Elle souhaite inscrire de manière permanente et affirmée la présence de la danse contemporaine dans l’espace culturel de la cité. 
Pour cela, elle développe des actions qui s’articulent autour de la co-production de spectacles et d’événements, de l’accueil en résidences, du soutien aux compagnies implantées en région, de la formation professionnelle (stages, ateliers, master-classes), de la diffusion de soirées cinéma et vidéo et de la production et la diffusion d’installations, expositions, conférences… 
Autant d’actions qui se déploient sur toute la ville et vont au-delà d’une simple logique de programmation. En effet, il s’agit de développer une pensée sensible, de sortir les paroles et les actes de l’espace clos de la scène et également de rendre la perception de la danse plus proche des réalités nouvelles.

Date de création : 1987 
Date d’implantation à la Friche : 2000

Alphabetville

Espace de recherche, d’expérimentation, de création et de diffusion sur les rapports entre langage, écriture et média, et dont les réalisations se matérialisent sur divers supports technologiques. 
Les médias numériques dans ses différentes formes d’expression artistique occupent une place privilégiée au cœur de ces activités. Structure de production pour des œuvres multimédias et de diffusion par des programmations, Alphabetville est aussi un laboratoire articulant pratique et théorie de l’art et de la culture, particulièrement dans le contexte des technologies numériques. Il s’exerce en confrontant artistes, auteurs, chercheurs, intellectuels, opérateurs culturels et public, dans la perspective d’élaborer un espace public critique. Les objets et les manifestations proposés se présentent dans une variété de media et de formes – multimédia, projections, archives audiovisuelles, ressources web, rétrospectives, rencontres thématiques, conférences, débats, publications…

Date de création : 1999 
Date d’implantation à la Friche : 2006

LA COMPAGNIE 
L’entreprise – direction artistique François Cervante

« Auteur, metteur en scène et acteur, j’ai créé en 1986 la compagnie L’entreprise avec le souhait de chercher un langage qui puisse raconter le monde d’aujourd’hui, traverser les frontières sans être arrêté par des références culturelles, et s’adresser directement aux spectateurs. L’écriture a toujours été la colonne vertébrale de mon travail, elle préexiste au théâtre, et c’est à travers elle que j’aborde le théâtre, y compris les formes les plus corporelles ou les cultures les plus lointaines. 
Si j’ai ressenti la nécessité de créer une compagnie, c’était pour entreprendre une recherche sur les déchirures et les liens entre le corps et le verbe, entre tradition et création. Je porte ces questions, ayant appris à lire et à écrire dans un pays du Maghreb, étant le fils d’un footballeur Espagnol et d’une agrégée de lettres classiques Française. Il me semble que le public est aujourd’hui presque entièrement un public d’exilés, suite aux migrations, aux guerres, à l’expansion de l’industrie, aux échanges internationaux. C’est l’histoire de notre vingtième siècle : familles, tribus, communautés ont éclaté. Je me pose, sans nostalgie de ce qui fut, la question de la communauté de ceux qui ont perdu leurs arbres généalogiques, leur terre ou leur histoire.

Je suis convaincu que la qualité de présence d’un acteur traverse les cultures et construit une relation directe avec le spectateur. Quand pensée et corps se touchent, utopie et corps social se touchent un instant. Au fil des années, j’ai donné plus de responsabilités aux acteurs, car au théâtre, c’est la soirée qui est une œuvre, et l’acteur en est le maître de cérémonie. 
Cette recherche a provoqué des confrontations avec des arts voisins : poésie, littérature, musique, art du clown, arts du cirque, art du masque … 
En découvrant des arts plus anciens que le théâtre, j’ai découvert des sociétés traditionnelles (Inde, Indonésie, Japon, Comores…) qui m’ont fait comprendre des articulations entre art et rituel, et qui m’ont posé violemment une question : quelle est la place de l’art dans notre vie ? 
Ces rencontres ont marqué les créations de la compagnie. Elles m’ont fait aller vers l’origine du théâtre d’une part, et vers une écriture contemporaine d’autre part, directement en prise avec le réel, cherchant le frottement entre réel et imaginaire. Depuis 1986, une trentaine de créations ont donné lieu à plus de deux mille représentations (France, Europe, Canada, Etats-Unis, Afrique, Inde, Bangladesh, Pakistan, Indonésie, Océan Indien), dans des villages comme sur de grandes scènes nationales ou festivals étrangers. 
La compagnie a toujours gardé mêlées recherche, création, diffusion, formation initiale et professionnelle, transmission. 

En 2004, la compagnie s’est implantée à la Friche la Belle de Mai, à Marseille pour y développer l’aventure d’une troupe et d’un répertoire. En 2019, le répertoire compte 18 créations. 
De 2004 à 2014, j’ai ouvert un atelier permanent pour les comédiens professionnels, en dehors de toute chapelle, pour partager mes interrogations sur l’art de l’acteur. Une centaine d’artistes – auteurs, metteurs en scène, acteurs, scénographes, compositeurs, musiciens – sont entrés dans cet atelier. 
Parallèlement, nous avons créé en 2006 les Editions Maison, qui à ce jour ont édité 10 ouvrages, dont Le clown Arletti, vingt ans de ravissement en coédition avec Magellan & Cie. Des éditions faites simplement, dans le cours du travail de théâtre. Elles témoignent de la recherche pour tenter de marier la chair et le verbe. »

FRANÇOIS CERVANTES 
Auteur, metteur en scène, comédien. 
Directeur artistique de la compagnie L’entreprise

Après une formation d’ingénieur, François Cervantes étudie le théâtre à l’Espace Acteur de Paris puis à Montréal avec Eugène Lion. Il écrit pour le théâtre depuis 1981. Il crée la compagnie L’entreprise en  1986, pour en assurer la direction artistique à la recherche d’un langage théâtral qui puisse raconter le monde d’aujourd’hui. Les tournées internationales ont donné lieu à des échanges avec des artistes interrogeant le rapport entre tradition et création. Ses rencontres ont marqué profondément les pièces de sa compagnie et l’ont autant fait aller vers l’origine du théâtre (clown, masque), que vers une écriture contemporaine, directement en prise avec le réel, cherchant le frottement entre réel et imaginaire. Depuis 1986, une trentaine de créations ont donné lieu à plus de deux mille représentations (France, Europe, Canada, Etats-Unis, Afrique, Inde, Bangladesh, Pakistan, Indonésie, Océan Indien), dans des villages comme dans de grandes scènes et festivals. 
Le parcours de François Cervantes s’enrichit de compagnonnages : Didier Mouturat, Catherine Germain ; mais aussi de collaborations : Cirque Plume, Compagnie de l’Oiseau mouche, Trottola… En 2004, la compagnie s’installe à la Friche la Belle de Mai à Marseille, pour y mener l’aventure d’une troupe, d’un répertoire et d’une relation longue et régulière avec le public. 
Il dirige des ateliers de formation en France et à l’étranger pour des artistes de théâtre ou de cirque. Il est auteur associé en résidences de création au CNSAD – Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris (2014-2020), et à l’ERACM – école régionale d’acteurs de Cannes et Marseille (2017-2020).

Date de création : 1986 
Date d’implantation à la Friche : 2004

Copyright photos ©sisygambis

AUTEUR : Informations_Presse (echosud.fr)