MEDEF PROVENCE . ALPES . COTE-D’AZUR
L’Edito de Jean-Luc Monteil * du Vendredi 15 mars 2019

*Président du MEDEF PROVENCE . ALPES . COTE-D’AZUR

Le « Grand déballage national »

Ces dernières semaines, mon activité au sein du MEDEF m’a amené à animer des échanges – dans notre région comme en dehors – dans le cadre du Grand débat national. Il ressort de ces séquences que la rupture entre les élus de la République et nos concitoyens est encore plus profonde que je ne l’imaginais. Elle l’est d’autant plus s’agissant des élus nationaux, souvent jugés déconnectés de la réalité du terrain. L’impression que les membres du gouvernement n’accordent leur confiance qu’à des élites parisiennes enfermées dans leurs tours d’ivoire semble largement partagée au sein des ménages et dans nos entreprises.

Si l’on en croit le dernier sondage Harris Interactive-Epoka, ce sentiment de fracture ne devrait pas être atténué par le Grand débat. Jugeant positive l’organisation de ces deux mois de débats (70% des Français partagent cette opinion), nos concitoyens sont pourtant 64% à se montrer sceptiques quant à la capacité du gouvernement à répondre à leurs attentes ; ravis de donner leurs avis, mais déçus à l’avance de ne pas être écoutés.

Pourtant, nos territoires regorgent de talents et d’idées. Chaque jour, les entrepreneurs de notre pays font preuve d’innovation pour développer leur business, améliorer le partage de la richesse créée ou pour s’engager davantage dans la vie de leur territoire. Loin d’être encouragés, ils subissent trop souvent les obstacles d’une bureaucratie synonyme d’opacité, de complexité et d’une fiscalité devenue confiscatoire.

Espérons alors que les propositions des entrepreneurs attireront l’attention du gouvernement. Celles du MEDEF national seront rendues publiques la semaine prochaine, tandis que celles formulées par le MEDEF Sud l’ont été ces derniers jours. Les unes comme les autres sont fondées sur l’impérieuse nécessité de simplifier la vie des acteurs économiques et de relâcher la bride qui les empêchent de se développer.

Ainsi s’achève le Grand débat national. Cette séquence inédite dans l’histoire de la Vème République ouvre désormais un nouveau chapitre ; celui de l’analyse du « grand déballage », auquel succèdera celui de la mise en œuvre concrète. On ne peut – ni ne veut – imaginer que le mouvement qui a débouché sur le Grand débat, né d’un ras-le-bol fiscal, aboutisse à une augmentation de la fiscalité ou à la création d’un nouvel impôt. Une telle conclusion serait inacceptable et donnerait raison aux 64% de Français sceptiques envers l’exécutif.