La société EPHYRA vient d’installer dans le port de l’Anse de la Réserve, sa solution innovante composée d’un bateau à propulsion électro-hydrogène zéro-émissions et surtout de sa propre station d’avitaillement en hydrogène.
Chloé Zaied, fondatrice et pdg d’HYNOVA et directrice générale d’EPHYRA, travaille depuis cinq ans sur les bateaux à hydrogène. « J’ai créé le premier yacht à moteur à hydrogène en France. Je parle ici d’un yacht homologué qui peut réellement transporter des passagers. Pour moi, c’est vraiment la solution qui concilie tout, même l’écologie, la performance et l’innovation ».
La quinzaine olympique – JO 2024 à Marseille
Cet écosystème avait été retenu par le Comité International Olympique et Paris 2024 – Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 pour assurer le transport des délégations officielles lors des récentes épreuves olympiques de voile à Marseille.
L’entrepreneuse Chloé Zaied a réussi son pari de faire fonctionner à l’hydrogène un navire de 12 mètres pendant les épreuves de voile des Jeux olympiques à Marseille, ravitaillé directement à l’Anse de la Réserve. Une première, avec la volonté de développer l’écosystème bateau et borne de recharge dans de nombreux ports de plaisance.
La directrice d’EPHYRA en inaugurant le 26 septembre à Marseille son premier écosystème bateau-borne hydrogène rappelle : « Nous avons testé en grandeur nature notre R & D pendant l’événement le plus médiatisé du monde et tout a parfaitement fonctionné ! » Pendant les épreuves de voile en rade de Marseille, le bateau à hydrogène conçu par EPHYRA et construit au chantier de la société HYNOVA, à La Ciotat, a fonctionné en intensif sept heures par jour pendant treize jours pour transporter les délégations officielles, soit 350 personnes au total. Pour cette première mondiale dans un port de plaisance, il a consommé 250 kg d’H2.
Ci-dessus : Chloe ZAIED ©yohanbrandt | Ci-contre : le premier écosystème bateau-borne hydrogène
Produire son propre hydrogène directement sur place, dans le port
Grâce à l’électrolyse de l’eau, la station d’avitaillement, installée à l’Anse de la Réserve, peut ravitailler un bateau en seulement 15 minutes. Fort du succès olympique, EPHYRA entre dans une nouvelle phase : celle de l’industrialisation.
Comment concrétiser sa réalisation opérationnelle malgré les contraintes inhérentes à tout port de plaisance ? Après deux années de recherche et développement, d’études de faisabilité et de concertation étroite avec toutes les autorités compétentes, c’est chose faite !
Cette réussite certes entrepreneuriale a pu se réaliser grâce à un financement obtenu auprès de BPIFRANCE, aux subventions complémentaires de la Métropole Aix-Marseille-Provence -pour la station à hydrogène, de l’ADEME et de la Région SUD -pour les bateaux à hydrogène et grâce à la confiance accordée par tous les partenaires engagés dont la CCI Aix-Marseille-Provence.
Antoine Cabassu, directeur général délégué CCIAMP INFRASTRUCTURES, directeur général de la société ANSE DE LA RÉSERVE s’exprime : « La CCI gère la politique de développement et d’aménagement des lieux, validée par la Métropole, propriétaire des ports de Marseille. Notre DSP engage le port dans une démarche environnementale. Déjà l’Anse de la Réserve, qui possède 190 postes à flots et 50 postes à terre, a été le tout premier port de plaisance du Vieux-Port à obtenir la certification « Ports Propres » en 2022, délivrée pour trois ans par l’Union des ports de Plaisance de Provence-Alpes Côte d’Azur (UPACA) et par l’AFNOR (agence française de normalisation). En 2023, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sollicitant l’initiative privée a favorisé l’émergence de projets de 3 opérateurs professionnels de bateaux éco responsables : 2 bateaux électriques et le bateau à propulsion électro-hydrogène EPHYRA. L’innovation de l’écosystème est d’y associer une borne de recharge en hydrogène comme pilier de décarbonation créant l’attractivité de cette première vers un futur de la plaisance durable. »
« Cette première mondiale marque une étape décisive pour toute la filière et pour le déploiement de la solution EPHYRA en France et à l’international, avec le soutien des autorités publiques et portuaires » souligne Chloé Zaied.
En recherche de la confiance de l’Union Européenne
La start-up avance à son rythme, consciente que chaque bateau mis en service devra répondre aux plus hautes exigences de performance et de sécurité.
« Nous prévoyons de construire plusieurs bateaux d’ici 2025. Pas question de commercialiser tant que tout n’est pas parfaitement maîtrisé », précise-t-elle.
La question de la législation européenne sur l’hydrogène reste un sujet majeur.
HYNOVA et EPHYRA, l’alliance historique
> HYNOVA s’est associée il y a deux ans à EPHYRA, société suisse qui a mis au point une solution révolutionnaire pour le ravitaillement en hydrogène dans le nautisme.
> EPHYRA produit son propre hydrogène sur place par électrolyse de l’eau. L’hydrogène vert, stocké sous pression gazeuse dans les réservoirs des bateaux, est ensuite transformé en électricité par une pile à combustible, ce qui permet une propulsion efficace et écologique. Un remplissage total d’hydrogène ne prend que quinze minutes, contre plusieurs heures pour recharger les batteries d’un bateau électrique classique.
EPHYRA mise ainsi sur une stratégie durable et un modèle économique innovant, offrant ainsi une solution écologique et autonome.