Des sports mécaniques responsables :
la révolution est en marche

Le 10ème Congrès du Groupement des Professionnels des Sports Mécaniques s’est tenu au Circuit Paul Ricard les 23 et 24 novembre. Ce moment d’échanges constructifs sur le thème très actuel de la transition énergétique fut l’occasion de faire le point sur le niveau d’engagement de la filière et de montrer la mobilisation des acteurs des sports mécaniques pour relever les défis énergétiques et environnementaux de demain.

La filière des sports mécaniques : des acteurs engagés

Alors que les sports mécaniques sont montrés du doigt, le GPSM qui regroupe des circuits, des écoles de pilotage, des organisateurs d’événements et des constructeurs, a pris les choses en main et confié à sa Commission « Environnement et Tranquillité Publique » présidée par Nathalie Reitzer, DRH & Développement durable du Circuit Paul Ricard, le soin de procéder à une enquête auprès de ses membres volontaires concernant leurs engagements environnementaux et sociétaux. Les résultats collectés et analysés lors d’échanges de qualité, sont satisfaisants et encourageants. Par exemple, parmi les acteurs qui ont répondu à l’enquête :

  • 61% déclarent effectuer un suivi de leur consommation d’énergie avec des objectifs de réduction,
  • 73% appliquent une politique d’achat favorisant des sous-traitants et fournisseurs locaux,
  • 58 % utilisent des matériaux ou objets recyclés, recyclables ou réutilisables,
  • 79% des acteurs concernés réalisent des suivis de leurs émissions sonores,
  • 67% des circuits aménagent leurs horaires d’activité pour veiller au respect du bien-être des riverains voisins.

Cette auto-évaluation des différentes structures et le partage d’initiatives a permis de constituer un guide des 50 bonnes pratiques RSE qui sera communiqué aux membres du GPMS pour améliorer les engagements de chacun, quelque que soit leur niveau d’implication en matière de RSE. Cela montre une prise de conscience et une volonté d’avancer ensemble vers des sports mécaniques plus responsables.

Objectif 2030 : l’avenir de la règlementation des sports mécaniques en question

Le plan France 2030 qui impose la décarbonisation de l’industrie et la baisse de 35% des émissions de gaz à effet de serre, a sonné le signal d’alarme pour les constructeurs automobiles. Mais qu’en est-il des sports mécaniques ?

Pour Stéphane Clair, DG du Circuit Paul Ricard et Vice-Président du GPSM, il est urgent d’agir vite : « 2030, c’est demain. Les politiques ont fixé un cap : même si le calendrier est très contraint, cela a permis une véritable prise de conscience. Je suis optimiste sur la capacité des circuits à s’adapter aux nouvelles technologies. La passion de la course restera, qu’on roule en voiture ou moto thermique, électrique, hydrogène ou autre ! Les recherches sur les biocarburants et les carburants de synthèse ouvrent également de nouvelles voies : personne ne sait prédire aujourd’hui comment les sports mécaniques vont évoluer. En attendant 2030, il est urgent de prendre des mesures règlementaires pour limiter les émissions sonores, diminuer les impacts environnementaux liés à la logistique des courses, réduire la consommation de pneumatiques et mobiliser tous les acteurs, pilotes, teams, organisateurs et spectateurs, pour rendre les événements plus vertueux. Il en va de notre avenir ! »

Pour Pierre Fillon, Président de l’ACO, des solutions existent déjà et sont mises en pratique aux 24 Heures du Mans : « Nous devons agir vite pour la pérennisation de notre sport et être optimiste sur les solutions qui s’offrent à nous. Au Mans, nous utilisons déjà un carburant 100% renouvelable qui permet d’économiser 70% de CO2, la piste représente ainsi seulement 1,4 % du bilan carbone de l’un des événements qui attirent le plus de spectateurs en France. Pour l’avenir, sachant que l’Europe va interdire les moteurs thermiques fin 2035, nous faisons le pari de l’hydrogène en l’introduisant aux 24H du Mans dès 2025 ou 2026. Et notre opération de neutralité carbone « Road to 2030 » vise à réduire de 30% nos émissions de C02 et compenser les 70% restants. »

Tous les membres du GPSM, présidé par Jean-Pierre Mougin, s’accordent à dire, au terme de ces tables rondes sur l’avenir des sports mécaniques, qu’il devient urgent d’activer la mise en place de nouvelles solutions pour soutenir la filière dans sa transition énergétique et environnementale, d’alerter les fédérations concernées pour proposer des règlements adaptés à des sports mécaniques responsables et d’apporter une plus grande visibilité aux initiatives déjà menées par les professionnels du secteur.

Le Circuit Paul Ricard : un circuit responsable, moteur de la filière des sports mécaniques

Le Circuit Paul Ricard est le premier circuit de France et le deuxième circuit de Formule 1 au monde à avoir obtenu, dès 2019, le plus haut niveau de certification environnementale par la FIA, en récompense à une politique menée depuis plus de 15 ans.

Membre actif du GPSM et précurseur dans l’application d’une politique de développement durable liée à l’accueil et l’organisation de compétitions, la volonté première du circuit est de réduire l’impact environnemental, à travers la protection de la tranquillité publique et la transition énergétique. Les actions menées au sein du circuit varois en font un précurseur dans le domaine :

  • l’enregistrement des émissions sonores 24H/24,
  • le projet de travail de réduction sonore en collaboration avec le Laboratoire National d’Acoustique du CNRS,
  • les réunions de consultation publique qui rassemble les différents acteurs locaux,
  • la production par le biais de 20 000 m² de panneaux photovoltaïques, de l’équivalent de sa consommation annuelle, énergie verte directement réinjectée sur le réseau électrique,
  • le passage au biodiesel à 100% pour tous les véhicules du groupe,
  • le lancement de la charte événement écoresponsable du Circuit Paul Ricard pour encourager tous les clients à décarboner et rendre plus vertueux leurs événements,
  • le projet d’une station de recharge multi-nouvelles énergies propres pour les clients et visiteurs du circuit.

Le deuxième jour du congrès était consacré à la mise en avant de 25 exposants et 7 start-ups qui ont pu présenter et proposer leurs services et leurs innovations : système de chronométrage, consulting en engineering et formation, mesure des émissions sonores, solution de recharge électrique, assurance…

Crédits photos : Morgan Mathurin