La délégation territoriale varoise de l’OIP associe les fédérations professionnelles du marché locatif, logement neuf et ancien, bureau neuf et ancien, marché de la maison individuelle, BTP et logement social et à ce titre livre le bulletin de conjoncture du 1er semestre 2023.
Jean-Marc Stefanini, Président de la délégation territoriale varoise de l’OIP
Définir ce qui est une politique du logement
Jean-Marc Stéfanini, président de la Délégation Territoriale Varoise de l’OIP souligne « la cohérence d’avoir structuré le secteur avec la mise en place d’une stratégie univoque. La politique du logement et du marché immobilier doivent devenir une cause nationale. L’OIP, fournisseur de datas, avance des indicateurs alarmants, à une crise structurelle se sont ajoutées des causes conjoncturelles, et avec l’expansion démographique du département il va falloir loger au risque de perdre en autre une main d’œuvre saisonnière dans le secteur du tourisme. ».
Geneviève Marc, directrice adjointe de la Banque de France retient le chiffre de 4,5%, les taux d’intérêts ont été multipliés par 4 sur une période très courte, une brutalité qui peut déstabiliser les investisseurs. Néanmoins le secteur de la construction enregistre une croissance d’activité modérée + 1,6 %.
. Un marché locatif stable
La durée moyenne de bail s’établit à 3,7 ans, seuls 5% des logements sont vacants. Le développement du Airbnb retire des locations de longues durée. L’acte de rénovation énergétique est bloqué.
Anne-Charlotte Reich, présidente de la FNAIM du Var relativise : « Nous n’assistons pas à une crise immobilière mais à une crise du logement par manque de nouvelles constructions, manque de logements à la location ou problèmes de financement des travaux… Notre fédération avance une proposition, la vente en état de future rénovation énergétique (VEFRe), un contrat de vente soumettant la transaction à la réalisation de travaux de rénovation énergétique par le vendeur, en intégrant le prix des travaux dans le prix de la vente. La baisse de -14,4% du volume des ventes, après une période post-covid faste, ce marché en réalité marche encore bien tout en redescendant en dessous des niveaux de 2019 ».
. Le logement social enregistre une demande accrue, pour une offre moindre, le taux de rotation est de seulement 4%. L’on constate une tendance à la précarisation des bénéficiaires quand le coût des énergies s’emballe.
. La maison individuelle est sortie du PTZ : on a exclu les primo-accédants des aides existantes. À une crise financière s’agrège une crise sociale.
. Constructions neuves, crise du logement neuf. Le logement libre est celui qui a permis de construire sensiblement 60 % du logement social !
Pour la fédération du BTP du Var, Cyril Boliet, son secrétaire, évoque des contraintes d’urbanisme rendant la situation tendue, -30% des permis de construire, -15% de mise en chantier de logements (un bon tiers de moins qu’en 2019) ; le non résidentiel a lui aussi cédé. Quant à ma prime rénov’, elle induit moins d’amélioration que prévu avec l’application d’enveloppe globale soit une mauvaise conséquence pour les entreprises du bâtiment. Elles représentent 24 000 emplois directs or un impact est possible sur l’emploi, entre 3 500 et 4 000 licenciements envisageables sans compter les sous-traitants.
Pour relancer la dynamique de l’acte de bâtir, l’OIP suggère quelques pistes et propositions pour les collectivités locales et administrations :
- Resolvabilisation des primo-accédants,
- Levier à faire sur les droits de mutation,
- La vente en état de future rénovation énergétique,
- Application du PLU,
- Maintien des dispositifs Pinel, PTZ.