PORQUEROLLES: L’EXPOSITION « LE SONGE D’ULYSSE » À LA VILLA CARMIGNAC

LE SONGE D’ULYSSE

30 AVRIL – 16 OCTOBRE 2022
VILLA CARMIGNAC, ÎLE DE PORQUEROLLES

Cette année, la Fondation Carmignac embarque le public dans Le Songe d’Ulysse, une aventure esthétique et mythologique librement inspirée de l’Odyssée d’Homère.
L’Odyssée est un livre, un mythe, un monde. Cette année, à la Villa Carmignac, c’est une exposition inspirée par le héros grec qui après la guerre de Troie (L’Iliade), navigua dix ans durant, pour retrouver son foyer. Ulysse aurait touché, dans son errance, au rivage de Porquerolles. II y aurait combattu et terrassé l’Alycastre, ce monstre envoyé par Poséidon et sculpté par l’artiste Miquel Barceló à l’entrée de la Villa Carmignac.

Sur cette île de Méditerranée, où la lumière, la mer, les arbres et les grottes sont les mêmes qu’au temps d’Homère, les dieux et les mythes sont toujours vivants. L’Odyssée nous accompagne encore et nous aide à vivre, comme certaines œuvres d’art plus contemporaines, qui éclairent parfois nos destinées.

Sous l’intuition du commissaire invité Francesco Stocchi, conservateur au musée Boijmans van Beuningen, la Villa Carmignac se transforme pour l’occasion en labyrinthe. Le long retour d’Ulysse, avec ses bifurcations, ses impasses et ses pièges, n’est-il pas un voyage labyrinthique dessiné sur la mer ?

Dans une scénographie visant à le désorienter dans des méandres de couloirs et croisements qui démultiplient les parcours, le visiteur ulysséen sera constamment placé face à des choix : prendre cette voie ou lui tourner le dos, voir une œuvre et pas une autre. Il lui faudra naviguer en déjouant les pièges et les illusions – miroirs, trompe-l’œil et autres trous de serrure – disséminés en chemin par la scénographe Margherita Palli.

Contrairement aux labyrinthes classiques, dénués de tous repères, celui-ci a la particularité d’être peuplé d’œuvres d’art. Le visiteur ira de rencontre en rencontre : femmes et leurs séductions, monstres et leur potentiel d’épouvante, héros, êtres fabuleux et divins, animaux … Le voyageur reconnaîtra peut-être, parmi ces figures humaines et non-humaines, un peu de lui-même et de quoi sonder, au creux du labyrinthe, ses propres secrets.

Dans la continuité des expositions La Source et La Mer imaginaire, qui nous faisaient pénétrer dans un monde souterrain ou sous-marin, Le Songe d’Ulysse invite de nouveau à passer sous la surface. Espace physique et mental par excellence, le labyrinthe ouvre vers un voyage introspectif.

Pour Ulysse, celui d’un retour à soi ; pour les visiteurs, marchant dans ses pas, celui d’une odyssée contemporaine et intime.

LES ŒUVRES

Le Songe d’Ulysse présente près de 70 œuvres issues de la Collection Carmignac, de prêts internationaux mais aussi de productions.

À travers deux œuvres magistrales de Martial Raysse, Pénélope introduit et finit le voyage. La première œuvre – Faire et Défaire Pénélope that’s the rule, 1966, jamais présentée au grand public – démultiplie son visage en horizon obsessionnel – tandis que la dernière lui attribue ces mots cinglants : « Ulysses, why do you come so late poor fool ? »

Entre les deux, des œuvres de Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Cindy Sherman ou Egon Schiele, dessinent une épopée peuplée de figures féminines : magiciennes, sirènes, déesses ou icônes … Autour d’elles, d’autres œuvres questionnent l’ambiguïté du désir, avec les œuvres de Jenny Holzer, Francesco Clemente, Willem de Kooning et un ensemble exceptionnel de Carol Rama.

Naviguant comme Ulysse vers l’inconnu, le visiteur est invité à se perdre. Seul repère au milieu des espaces d’exposition : une installation monumentale de voiles de bateau imaginée par Jorge Peris, qui emmène au large. Dans ce lointain, le public doit s’attendre à rencontrer monstres et dangers, face à la peinture d’Urs Fischer ou la créature d’Arcangelo Sassolino, qui broie un os quotidiennement dans la salle d’exposition.

Dans son odyssée intime, le visiteur est confronté à des questions d’identité et de construction personnelle, au contact d’œuvres de Louise Bourgeois, Camille Henrot, Rashid Johnson ou Gerhard Richter ; à des rencontres spirituelles également avec Odilon Redon, Miguel Rothschild, ou Cyprien Gaillard dont l’Ammonite Dub aspire le regard dans une spirale infinie.

Dans un labyrinthe le temps se dilate, le sablier de Benoît Pype met mille ans à s’écouler, le métronome de Man Ray sonne comme une énigme et l’œuvre d’Olafur Eliasson fige des instantanés avec ses trois fontaines Object defined by activity, installées dans un pavillon du jardin. Tout près, fantôme dans les herbes de la prairie, une créature issue du bestiaire d’Adrián Villar Rojas semble revenir d’une lointaine odyssée.

À l’étage de la Villa, dans la galerie voûtée, le voyage d’Ulysse s’intériorise dans le corps humain et dessine une géographie intérieure avec l’installation vidéo en triptyque, Ulisse : ECHO scan slide bottle, 1998 de William Kentridge. Enfin, les visiteurs qui s’aventureront dans le fort Sainte-Agathe, à quelques pas de la Villa, découvriront des nuages de Leandro Erlich flottant dans une bande son du groupe Moriarty.

LES ARTISTES

Villa Carmignac
Piste de La Courtade
Ile de Porquerolles
83400 Hyères

Site Web : FONDATION CARMIGNAC

INFORMATIONS PRATIQUES

Du mardi au dimanche de 10h à 18h (dernier billet vendu à 16h30)
(fermé les lundis)
Nocturnes les jeudis soirs en juillet et août jusqu’à 21h
Tél : +33 4 65 65 25 50
Réservation recommandée sur villacarmignac.com