Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a ouvert le Forum de l’eau en présence de Philippe Vitel, Vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en charge de l’identité régionale, des traditions et des relations entre la Défense et la Région, Président de l’AGORA ; Isabelle Pantèbre , secrétaire générale pour les affaires régionales (Sgar) auprès du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ; Eliane Bareille , Vice-présidente de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en charge de la ruralité et du pastoralisme et Laurent Roy directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.

« La Région Sud s’est fixé un objectif : être exemplaire dans la mise en œuvre des Accords sur le climat. Nous sommes aujourd’hui face à des enjeux sans précédent. Avec notre Plan climat régional, « une COP d’avance », nous avons placé la rigoureuse gestion de l’eau au centre de nos priorités ; en consacrant 10 millions d’euros pour la préservation de la ressource, la restauration et l’aménagement de nos infrastructures. L’eau est une richesse fragile, mais vitale, essentielle pour nos territoires, le bien-être et la santé de tous nos habitants. » déclare Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le décret confiant à la Région Sud les missions d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques a été publié dans le Journal officiel (9 juillet 2018).

« Cette nouvelle compétence conforte le positionnement de la Région dans sa politique environnementale ambitieuse, et je tiens à vous remercier pour votre confiance sur ce sujet.  

Quand j’ai été élu Président de la Région j’ai voulu donner du sens à son action. J’ai souhaité que les cinq millions d’habitants se sentent bien dans notre région, et que cette région devienne une référence en matière de préservation et de bonne gestion de la ressource, de croissance verte et de préservation de la biodiversité. Avec l’ensemble de ma majorité, nous avons voté un grand Plan Climat « Une COP d’avance » articulé autour de cinq axes et se déclinant en 100 mesures concrètes ».

Plus de 25 % du budget d’intervention soit plus de 450 millions d’euros en 2019 sont consacrés à ce Plan. D’ici à la fin du mandat, cette proportion aura atteint plus d’un tiers

« Ce Plan est le reflet d’une prise de conscience collective, d’un besoin de la population de manger mieux, de respirer mieux, de vivre mieux. 

Ce sont des actions concrètes sur notre territoire telles que :

  • nos lycées équipés de toitures photovoltaïques,
  • le Plan « Escale Zéro Fumée » avec l’ensemble des ports des trois métropoles Nice, Toulon et Marseille, équipés de branchements électriques afin d’éviter les fumées polluantes de nos navires à quai,
  • des bornes électriques tous les 100 kilomètres pour recharger facilement nos véhicules électriques, – ou encore un dispositif de plantation d’un million d’arbres, notamment dans les villes, afin de capter le maximum de CO2 ».

Cette politique environnementale rayonne bien au-delà de la région

« A l’international la « COP d’avance » a pu se matérialiser par les actions suivantes :

  • la Région Sud est devenue membre du R20. Cette instance internationale présidée par Arnold Schwarzenegger réunit les Régions les plus engagées au niveau de l’environnement. Un accord entre le R20, Roland Garros et la Région Sud est en cours de finalisation afin de valoriser la politique environnementale de la Région, notamment autour de la forêt,
  • signature d’un accord historique avec l’Etat du Costa Rica en février 2019 autour de la biodiversité, de l’écotourisme, de la gestion de l’eau et de la formation, il permet de valoriser ce patrimoine naturel d’exception qui représente plus de 700 millions d’euros de retombées économiques et 500 000 emplois. Cet accord est unique et, pour la première fois, une Région française se marie avec un Etat étranger. Mon cher Philippe, l’eau a été un sujet majeur dans cette collaboration, et à travers ton statut de Président de la Société du Canal de Provence, tu as pu valoriser l’expertise de la région sur ce sujet. Tu as mis en avant la start-up OSHUN, filiale de la Société du Canal de Provence, qui apportera au Costa Rica un service majeur pour potabiliser l’eau dans les zones isolées.
  • dans le cadre des déplacements à l’étranger, nous avons jumelé nos espaces protégés : au Costa Rica, le Parc de Port Cros avec le Corcovado et le Parc de Camargue avec Terraba Sierpe, au Liban, le Parc régional du Verdon avec le parc de Jezzine, au Maroc, le Parc du Luberon avec Bouachem, et au Japon, le mont Fuji avec le Parc de la Sainte Baume.

La Région est engagée dans la préservation de la ressource en eau. La préservation de l’eau est un axe fort de ce Plan Climat. Nous savons combien notre territoire est vulnérable, et le lien étroit qu’il existe entre le réchauffement climatique et la pénurie d’eau.

Que ce soit pour un usage domestique, industriel ou agricole, cette ressource devient l’or bleu de demain.

Avec cette nouvelle compétence, la Région Sud favorise l’animation entre les différents Etablissements Publics Territoriaux de Bassins présents sur la région ainsi qu’avec l’Etat et l’Agence de l’eau.

Action commune avec l’Agence de l’eau

« La convention que nous allons signer entre la Région Sud et l’Agence de l’eau identifie les thématiques sur lesquelles nos deux entités ont vocation à faire converger leurs politiques d’intervention : gouvernance, animation, biodiversité, gestion quantitative de la ressource en eau, pollutions diffuses agricoles, mer et littoral. Cette collaboration doit être renforcée et permettra de rendre nos actions plus efficaces, plus lisibles et plus visibles ».

Sur ses différentes politiques d’intervention, la Région mobilise 16 millions d’euros par an pour la ressource en eau, l’hydraulique et les milieux aquatiques ainsi que les risques

« Sur la gestion des cours d’eau, l’intervention de la Région vise à développer des projets structurants d’aménagement notamment dans le SRADDET ainsi que de restauration des cours d’eaux, de protection de la biodiversité aquatique, de valorisation des milieux aquatiques. Quatre millions d’euros y sont consacrés en 2019.

Sur la Gestion de la ressource en eau, afin de gérer au mieux cette ressource précieuse, nécessaire pour de nombreuses activités économiques, la Région a élaboré un Schéma régional de la ressource en eau décliné dans une charte régionale de l’eau et dans la mise en œuvre d’une instance de gouvernance régionale, « AGORA », composée de 100 représentants des acteurs de l’eau du territoire et présidée par Philippe VITEL. 

Cette stratégie se décline dans le soutien des actions innovantes d’adaptation au changement climatique sur la ressource en eau et de préservation des eaux souterraines. 250 000 euros y sont consacrés en 2019.  

Nous accueillerons en juin 2020 le Congrès mondial de la biodiversité (UICN). La ressource en eau est indispensable pour développer cette biodiversité, et nous valoriserons les 46 000 kilomètres de cours d’eau, dont près de la moitié sont classés en réservoirs de biodiversité. 6 % du territoire régional sont classés en zones humides dont certaines d’importance majeure au niveau national voire international. 

Sur l’hydraulique agricole, nous consacrons 5 millions d’euros en 2019 sur l’extension des réseaux, les travaux de restauration et de modernisation des ouvrages d’hydraulique agricole.

A travers la Société du Canal de Provence, elle intervient sur les grands aménagements hydrauliques. 

La Société du Canal de Provence, en collaboration avec la Région, s’est engagée dans un Plan Pluriannuel d’Investissement 2018-2038 à hauteur de 580 millions d’euros afin de développer l’hydraulique agricole sur l’ensemble de la région.

Parmi les projets de développement, 70 % concernent des extensions de réseaux d’irrigation agricole. Ce Plan Pluriannuel d’Investissement comprend notamment un projet d’envergure pour la viticulture dans le Var, l’aménagement du plateau de Valensole dans les Alpes-de-Haute-Provence, les aménagements sur le Calavon Sud Luberon dans le Vaucluse. Au terme de ce Plan Pluriannuel d’Investissement, ce sont 27 000 hectares agricoles supplémentaires qui seront sécurisés en termes d’accès à la ressource en eau.

Sur la gestion de la sécheresse, l’année 2019 a été marquée par une sécheresse au niveau national mais encore plus au niveau régional. Les impacts se sont fait ressentir sur la biodiversité des cours d’eau du fait d’étiage sévères. De nombreux arrêtés départementaux sécheresse ont été déclenchés. La maille territoriale des Régions est la mieux appropriée pour gérer les enjeux de sécheresse et permet de mettre en place une approche stratégique, de planification, et de connaissance fine des territoires. 

La coordination à l’échelle des grands bassins est nécessaire et les échanges que nous avons avec le Comité de Bassin, présidé par Monsieur Martial Saddier, sont cruciaux pour mobiliser les territoires et relever les défis du changement climatique liés à l’eau.

Enfin, sur la gestion des risques naturels et la prévention des inondations, nous mettons en œuvre une politique active de prise en compte du risque naturel, dont le principal objectif réside dans la protection des biens et des personnes ».

« Nous lions ainsi notre politique de prévention des risques à notre compétence d’aménagement du territoire en donnant les moyens aux collectivités locales de rendre compatible l’occupation humaine avec les phénomènes naturels. 

La loi NOTRe a transféré la compétence des risques et inondations aux intercommunalités. La Région ne contractualise donc pas de nouveaux Programmes d’Action de Prévention des Inondations. 

Toutefois, je reste très attaché à nos engagements, et nous honorerons les Programmes d’Actions de Prévention des Inondations que nous avons voté. 

Je tiens à féliciter les élus et les techniciens pour le travail de qualité que nous effectuons avec l’Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB), les Syndicats de Bassin ou encore avec les Comités de Bassin ». 

« Mesdames, Messieurs, l’eau représente un enjeu vital pour les populations.
Elle est indispensable à toutes les activités humaines, alimentation en eau potable, usages domestiques, agricoles et industriels.
Alors que l’on nous prédit que d’ici à 2025, les deux tiers de la population mondiale manqueront d’eau, nous devons redoubler d’effort et continuer de nous mobiliser à notre échelle pour préserver cette ressource précieuse ».

Renaud Muselier

Crédit Franck PENNANT

LA POLITIQUE RÉGIONALE DE L’EAU

 L’eau constitue à la fois un vecteur de développement et un élément structurant de l’aménagement de l’ensemble du territoire de la région méditerranéenne. 

 C’est pourquoi, la Région souhaite devenir une référence en matière de préservation et de bonne gestion de la ressource, de croissance verte et de préservation de la biodiversité. Pour cela, elle a élaboré un Plan climat régional, « une COP d’avance », pour lequel elle mobilise environ 10 M€ par an, au titre de la politique de l’eau et des risques.

 Elle intervient sur les thématiques relevant du « Grand cycle de l’eau » : la gestion intégrée des bassins versants et la gestion de la ressource en eau, la préservation de la biodiversité aquatique, les aménagements hydrauliques.

 L’intervention de la Région Sud se renforce au travers de l’affirmation d’une compétence juridique obtenue par décret ministériel qui lui confie les missions d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques. Pour les mettre en œuvre, la Région compte s’appuyer sur ses propres compétences en aménagement du territoire, développement économique et préservation de la biodiversité et sur la Charte régionale de l’eau et l’AGORA. La Charte régionale de l’eau a pour but de fédérer l’ensemble des acteurs régionaux de l’eau impliqués dans la protection des milieux aquatiques ou dans l’aménagement du territoire. 

MISSIONS D’ANIMATION ET DE CONCERTATION

 Pour définir collectivement une feuille de route de ses missions d’animation et de concertation, la Région Sud a organisé en 2019 une tournée de la Charte régionale de l’eau, qui s’est concrétisée par 8 réunions territoriales. La tournée a permis de mobiliser plus de 200 partenaires qui ont permis de faire émerger des propositions d’actions et de thèmes prioritaires pour une gestion durable de la ressource en eau. La feuille de route proposée s’organise autour de six thèmes.

  1. CONNAISSANCE : Améliorer la mise à disposition des données sur l’eau, les milieux aquatiques et sur l’impact du changement climatique.
  2. RESSOURCE / BIODIVERSITÉ : Accompagner la réalisation d’économies d’eau sur le territoire régional. Poursuivre la mise en œuvre de la stratégie régionale sur les eaux souterraines. Contribuer à l’amélioration de la qualité écologique et la restauration de nos berges. Poursuivre l’engagement dans les Contrats de milieux, outils d’intervention et de programmation concertés à l’échelle d’un bassin versant basés sur une gestion intégrée de l’eau et des milieux aquatiques. Faire de la biodiversité aquatique un enjeu central des politiques de l’eau.
  3. INNOVATION ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE : Favoriser la mise en œuvre de projets de réutilisation d’eaux usées traitées. Lancer un appel à innovations en 2020. Développer la filière eau en région Sud en s’appuyant sur les acteurs économiques de l’eau, le Pôle de Compétitivité Eau « Aqua Valley », le cluster Éa éco-entreprises et les Opérations Intérêt Régionales -OIR. 
  4. AGRICULTURE : Accompagner l’adaptation des filières agricoles aux changement climatiques. Accompagner l’adaptation des territoires agricoles et du patrimoine hydraulique.
  5. AMENAGEMENT DU TERRITOIRE : Améliorer la prise en compte des enjeux de l’eau dans les documents d’urbanisme et les opérations d’aménagement et mettre en œuvre les règles du SRADDET. 
  6. GOUVERNANCE : Faire évoluer l’AGORA pour prendre en compte la mise en œuvre de la mission d’animation. Appuyer les gouvernances sur les grands territoires à enjeux. Définir un nouveau PACTE territorial de l’eau.