MEDEF PROVENCE . ALPES . COTE-D’AZUR
L’Edito de Jean-Luc Monteil * du Jeudi 13 décembre 2018

*Président du MEDEF PROVENCE . ALPES . COTE-D’AZUR

Organisons des états généraux pour la rénovation des prestations sociales

La crise née le 17 novembre met en exergue un enjeu majeur que l’exécutif ne semble pourtant pas vouloir aborder : celui de l’accompagnement social de nos concitoyens, devenu obsolète, inégalitaire et trop peu efficace.

Imaginé au sortir de la deuxième guerre mondiale par le Conseil national de la Résistance, notre modèle social ne semble plus adapté au monde actuel et aux aspirations de nos concitoyens. À ce titre, je salue les réformes du gouvernement pour l’assouplir et le rendre plus agile. Mais, jusqu’ici, l’exécutif s’est attaqué essentiellement au monde du travail : formation professionnelle, apprentissage, code du travail, santé au travail, etc. Il est désormais temps d’ouvrir le chantier des prestations sociales.

Il ne s’agit pas de remettre en cause les sommes allouées au social. Notre pays y consacre en effet un budget largement supérieur à nos voisins européens – 714,5 milliards d’euros en 2016, soit près d’un tiers du PIB –, mais l’argent engagé est vital pour bon nombre de nos concitoyens.

Là où le bât blesse, c’est dans l’utilisation qu’il en est fait et dans la gouvernance du modèle. Cela fait plus de soixante-dix ans que les gouvernements successifs ajoutent des strates aux strates, alimentant l’usine à gaz. Si bien qu’aujourd’hui, la quantité déraisonnable d’opérateurs agissant dans la collecte et la redistribution des prestations sociales rend le modèle inefficace.

Et, ne nous voilons pas la face, en l’état, le système de distribution des aides sociales créé des effets d’aubaine qui empêchent ceux qui en ont vraiment besoin d’en bénéficier pleinement. La logique égalitaire poussée à l’extrême rend notre modèle… inégalitaire.

Détricotons dès lors le millefeuille social et lançons des états généraux pour la rénovation des prestations sociales ! Une première solution pourrait être d’assigner à un opérateur unique la gouvernance du système, garant de l’équité de la redistribution des aides sociales – qui pourraient être fusionnées – accordées à un même contribuable. L’enjeu est majeur : pérenniser un modèle que le monde nous envie.